Ramassage des déchets plastiques et sensibilisation

Nous sommes nombreux à aimer nous pavaner dans nos jardins, sous-bois et autres parcs ; il est moins commun de visiter les jardins coralliens où de serpenter parmi les laminaires de nos fonds marins. Pourtant si la richesse et la beauté de nos forêts nous semblent aisément constatables, l’indispensable bonne santé de nos océans est moins évidente.

Ce monde aquatique recèle encore bien des mystères. Nous connaissons mieux le monde lointain des espaces sidéraux que les profondeurs abyssales de nos océans. Ceux-ci sont pourtant le vrai poumon de notre belle planète et en recouvre près de soixante-dix pour-cent de sa surface.

Nous constatons chaque jour les ravages de l’ère consumériste qui rasent les forêts primaires pour en faire des déserts de palmiers à huile. Nous pouvons observer depuis la lune les espaces infinis de champs clos que les Américains réservent à leur bétail, saturant les prairies de purin et d’antibiotiques. Le bétonnage de nos villes s’étend toujours plus sur nos campagnes. Mais la mer, elle, semble rester toujours bleu et immuable depuis nos rivages. C’est en fait loin d’être le cas.

Nous profitons de notre escale à Malendure en Guadeloupe pour nous initier à la plongée en bouteille. Cette baie abrite la réserve Cousteau ; quelques kilomètres carrés d’espaces aquatiques protégés. Cette réserve se fait le témoin de l’état de nos mers et, tous les jours, les plongeurs font le constat de quelques déséquilibres : des murènes meurent sans raison, les poissons lions envahissent les fonds, les éponges barriques sont asphyxiées par des micro-algues et les coraux survivent difficilement à l’acidité croissante des océans.

Aujourd’hui nous nous attaquons aux déchets plastiques présents dans la baie.

Collecte volontaire de déchets organisée le dimanche 6 mai, en partenariat avec le club de plongée « Les Heures Saines » et l'association « Évasion Tropicale »

La sensibilisation : l'action la plus efficace à long terme !

Afin de compléter notre action de ramassage volontaire des déchets, nous avons réuni quelques uns des participants pour un petit briefing interactif.

Sous forme de petit quizz, Noémie nous parle de la durée de dégradation des déchets plastiques dans l’océan.

Chaque année, déchets et polluants diverses sont rejetés dans l’océan. La plupart de ces déchets n’existent que depuis une cinquantaine d’années environ. Les matières plastiques sont les polluants les plus visibles, mais les engrais et pesticides utilisés dans l’agriculture, les déchets industriels, nucléaires, ainsi que les gaz d’échappement, se retrouvent tous à un moment donné dans les océans. Les courants marins se chargent de disperser tout ces éléments sur la totalité du globe.

La surpêche, le transport maritime, ainsi que les navires de croisières, sont également autant de problèmes qui tuent, désorientent ou perturbent la faune aquatique, pourtant indispensable à l’équilibre de notre planète.

Il est donc urgent d’agir contre ces pratiques !

Les déchets plastiques :

Déversés dans les océans depuis les côtes, mais également depuis les zones les plus continentales, les déchets plastiques que nous utilisons au quotidien (le plus souvent pour un usage unique et bref) finissent par s’agglomérer et former des amas flottants sur des surfaces grandes comme trois fois la France (pour le plus grand « Trash Vortex » présent dans le Pacifique nord).

Amas de plastique en stagnation (nord de la mer Caraïbe)
Source: Caroline Power Photography

Après quelques décennies, les matières plastiques se dégradent en de micro-particules. Celles-ci colonisent les moindres recoins de la planète. Elle s’accumulent dans la chair des poissons que nous mangeons et sont les perturbateurs endocriniens qui favorisent nos cancers et autres maladies.

Les crèmes solaires :

Le principe d’une crème solaire est de bloquer les UV afin qu’ils ne brûlent pas notre peau, mais cette particularité est à double tranchant. Dans les lieux à forte affluence touristique, les baigneurs enduits de couches de crèmes solaires s’en vont explorer les coraux et autres paysages aquatiques en laissant derrière eux des nappes grasses qui, depuis la surface, bloquent les UV, empêchant ainsi la photosynthèse indispensable à la vie aquatique. Les coraux privés de leurs photosynthèses meurent en moins de quarante-huit heures. Les herbiers dont se nourrissent les tortues et où de nombreux petits poissons élisent domicile ne mettent pas beaucoup plus longtemps à disparaître à leur tour.

Coraux morts par faute de photosynthèse

Les engrais :

Les engrais utilisés dans l’agriculture ont pour principe d’accélérer la croissance des plantes. Répandus souvent trop près des cours d’eau, ils se déversent dans l’océan, favorisant ainsi la croissance et la prolifération d’algues invasives. Les plages du nord de la Bretagne sont alors envahies d’algues vertes, potentiellement dangereuses pour la santé suivant leur concentration. Il en est de même pour les bancs de sargasses qui s’accumulent sur les côtes Antillaises, par exemple.

Ramassage d’algues vertes qui s’accumulent en Bretagne ; source : Ouest-France
Le grave problème des sargasses en Guadeloupe ; source : Journal France-Antilles

Nous remercions tous les bénévoles ayant participé à cette session de ramassage des déchets, le club « Les Heures Saines » et l’association « Évasion Tropicale » pour leur collaboration.

Merci à Axel et Delphine pour l’encadrement et leur implication.


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