Remerciement

Nous tenons à remercier tous les clubs de plongée qui ont contribué à cette collecte, les commerces de Malendure dans lesquels nous avons déposé les urnes. Nos amis Yo et Pascale, Ben et Sophie, Stan, Axel et Justine, Pierrot, Caro et Jo, Flo, particulièrement Jean-Pierre, ainsi que beaucoup d’autres… toutes les personnes que nous ne connaissons pas et qui ont donné généreusement à la sortie du super marché. Ghislain et Sébastien Jeannot. Nos familles.
Fatou, Annalisa et Rob pour la logistique.

 

Merci à tous.
Le carré du bateau est rempli

Après une semaine de collecte, nous avons rassemblé de quoi remplir le carré du Walden. Nous estimons avoir embarqué entre sept cent kilos et une tonne, principalement de nourriture. Nous passons notre dernier jour à finir les cartons, gratter toute notre coque pleine de coquillages, et faire un dernier plein de course. La nuit tombe déjà alors que nous déposons tous les cartons sur le ponton des « Heures Saines », (quelques aller-retour, à trois dans les marches bétonnées qui nous vaudrons de bonnes courbatures aux mollets). La houle est assez forte, et s’engouffre avec violence sous le quai. Un joli amoncellement attend d’être embarqué. Max me dépose sur Walden, il ne reste qu’à relever à la main les quarante mètres de chaîne de douze, et c’est parti. Déjà en approchant vers le quai, les vagues et le courant me poussent vers les enrochements. Noémie attend sagement avec les colis que je lui lance une amarre. Je m’approche. Les vagues déjà poussent le bateau contre le quai en le faisant rouler. Son franc-bord manque de passer sous le quai ; les chandeliers plient… juste le temps de relancer plein gaz et de frôler les hauts fonds. Encore une fois plus de peur que de mal, la manœuvre était dangereuse mais le Walden s’en sort sans dommage. Je le mets au mouillage non loin, et attends max pour convenir de ce qu’on fait. Max me rejoins en kayak, un bout de planche en guise de rame. Impossible d’accoster ce soir. Il se charge avec Noémie de déplacer une fois de plus tous les colis pour les mettre à l’abri un peu plus haut. Pour ma part, j’envoie encore quelques mails pour avertir nos contacts que nous aurons un jour de retard. ( Fatou, une amie de Dominique, m’a mis en relation avec une de ses amies, qui pour le moment se trouve dans les Rôcheuses, en plein cœur des Etats Unis et qui se charge de contacter un groupement de villageois de ses connaissances à Mero en Dominique pour organiser la réception. Autant dire que les choses ne se font pas des plus directement).

 

Nous arriverons donc pour le jeudi midi. Il n’y a plus qu’à espérer que la houle tombe dans la nuit. Achevés par cette journée, nous tombons dans nos couchettes.
Le lendemain, la houle est toujours là. Moins forte, mais elle est là. Nous sommes cette fois trois à bord, et de jour. Nous re-tentons la manœuvre, en tirant une haussière depuis un corps-mort plus loin ; celle-ci nous éloignera du quai. Puis nous nous amarrons. Le bateau roule et s’ébroue dans ses amarres, frôle le quai, mais ne le touche pas. Ouf ! On peut charger.

 

Il nous reste à déposer le canoë à terre ; il nous ralentirai. Et c’est parti. Une navigation « vent dans le nez », toute en appuie moteur. Par chance la mer est plate. Après deux surchauffes du moteur au large de Portsmouth (qui nous permettent de nous rendre compte que notre alarme de chauffe fonctionne) nous regardons un film en nous laissant dériver le temps que l’huile refroidisse, puis redémarrons le moteur pour mouiller au lieu de rendez vous aux alentours de une heure du matin. Une bonne nuit de sommeil nous attend.

 

Le lendemain nous découvrons les collines balayées par Maria. La Dominique de notre souvenir était si verdoyante. Nous voyons maintenant des troncs de palmiers nus, les arbres moins souples cassés à la base ou totalement effeuillés pour les plus jeunes. Nous découvrons des habitations qui jusque là étaient dissimulées sous la végétation. Des feux un peu partout nous rappellent le théâtre de conflits où les sinistres fumeroles marquent les impacts d’obus. La Dominique, ce paradis, est bien triste aujourd’hui. Nos sentiments sont partagés, mais nous savons que la nature saura redonner à cette île son éclat.

 

Il est midi. Toujours aucune barque à s’avancer vers nous. Je doute un peu ; est-ce la bonne plage ? Nous sommes nous bien compris ? Nous attendons, et occupons notre temps à lire, dessiner, et observer encore ce paysage désolé. Que faire ? Changer de mouillage ? À quoi bon. Nous attendons encore. À 14h, une barque est mise à l’eau. Ouf ! Deux Dominicais à bord nous salut de loin, l’un, en chemise et pantalon de smoking nous lance un « Robbie » ? C’est le mot de passe convenu. Parfait ! Nous échangeons maladroitement quelques mots de notre pitoyable anglais ; par politesse ils nous félicitent de celui ci, puis nous commençons à charger. Il faudra trois aller retour de leur canot pour vider le Walden. Tout est aller si vite ! Nous avons mis une semaine à collecter les vivres, le chargement fut si compliqué et éprouvant, et là, en l’espace d’une heure à peine, le bateau est déchargé. Mission accomplie.
Cette expérience fut des plus riches. Nous avons décidé cette collecte alors que Maria nous était passé dessus, et que par chance, notre cher Walden s’est sorti de cet enfer avec quelques égratignures, seulement. Il n’y avait pas à hésiter. Nous avons lancé la collecte sans savoir où ni comment nous pourrions la livrer. Nous avons joué tous nos contacts ; en Dominique, en Guadeloupe, … Notre amie Fatou chez qui j’avais passé quelques semaines en Dominique, et qui m’avait fait rencontrer les Kalinagos pour mon article, me mets en relation avec plusieurs personnes : anglophones, francophones via les réseaux sociaux… le traducteur d’internet aura été mon meilleur allier. Les choses se mettent en place, doucement, alors que les sacs et les cartons se remplissent. On entend parler d’insécurité, de bateaux piratés, de Douanes zéleuses, en Dominique ; il ne s’agit pas de faire n’importe quoi. Pour autant, il ne faut pas se laisser aller à l’alarmisme ; nous pouvons compter sur quelques bonnes étoiles, et les bonnes actions sont toujours payantes.

La personne en chemise sur le canot se nomme Hon. Hector John. Il est membre du parlement de Salisbury en Dominique. C’est lui qui organise la distribution des denrées afin qu’elle se fasse équitablement. Il nous a promis de nous envoyer quelques photos afin que nous puissions assurer les donateurs du bon déroulement des choses.

Même si notre contribution pour la Dominique fut mince, et noyée parmi tant d’autres bateaux qui ont eut le même geste que nous, ce fut une belle expérience humaine dont nous sommes fier.

 

Merci.